vendredi 4 mars 2011

Coffee room

La salle à café du département de sciences végétales est un véritable repère pour moi, j'y vais plusieurs fois chaque jour ouvré. Elle ne casse pas trois pattes à un canard, elle n'est rien d'autre qu'une pièce remplie de tables et de chaises avec une ouverture dans un mur vers une petite cuisine et les portraits d'anciens directeurs du département sur les autres murs, mais voilà, je l'aime bien quand même. J'y file le matin en sortant de la piscine afin d'y dévorer mon petit-déjeuner en lisant le début de i, pas loin d'un groupe de personnel administratif buvant du café en commentant les journaux et en s'excitant bruyamment sur leurs quizzs. Et j'y retourne encore plus tard, ce qui berce mes journées...


Assez logiquement, c'est là qu'ont lieu les pauses café du groupe. Tout le département est invité à plutôt s'y rendre en fin de matinée et en milieu d'après-midi, quand une petite  dame tient le comptoir, vendant boissons chaudes et encas, sans trop se soucier du paiement puisque chacun glisse ses piécettes sur un support séparant les livres de leurs différents centimes. Pour ma part, je lui prends en général juste de l'eau chaude, gratuite, pour la verser sur mon sachet de thé dans ma tasse à moi, comme le matin où cependant je me sers seule. J'amuse l'employée avec cette habitude à la fois radine et traditionnaliste, car je veux avoir mon thé préféré et rien d'autre. 

Juste avant, les membres du groupe ne travaillant pas dans la labrary passent devant notre porte, et nous font signe de les rejoindre, ainsi notre table, souvent la même, est assez peuplée, et les discussions vont bon train. Parfois, certains discutent de boulot, mais souvent, nous évoquons d'autres sujets. J'ai bien aimé la fois où un rameur nous a expliqué avec peine qu'il entraîne une équipe dans un club pauvre ce qui l'oblige à utiliser non pas un mégaphone efficace, mais un machin en métal tout nul. D'où ses difficultés à parler, il s'était égosillé sur ses ouailles quelques heures plus tôt... 

Je suis toujours plus fraîche, légère et efficace au retour de ces agréables pauses qu'en y allant. Et puis des fois, il y a des événements sortant de l'ordinaire, comme la vente de gâteaux au profit d'une association soutenant les enfants atteints de cancer, jeudi matin. 

 
 Les volontaires s'étaient lâchés, et beaucoup avaient fait des gâteaux de folie. Ci-dessus, grâce à Wiki, un millionaire's shortbread, spécialité écossaise semblant succulente... J'ai opté pour un cupcake tout mimi, laissant un de mes collègues s'extasier devant un gâteau bleu et rouge qui lui faisait penser aux cartes de prévision des risques épidémiques qu'il doit tracer en permanence. Il se demandait si les zones rouges, fortements infectées sur les cartes, étaient bonnes... Amusante déformation professionnelle. La salle à café était pleine, tout le monde était heureux de participer à la collecte de fonds en se régalant, ça faisait plaisir à voir. Et à manger.

D'autres événements ayant lieu dans cette pièce me sont inconnus. Je n'ai par exemple jamais participé à la séance de dégustation de bière et bavardage du vendredi. Mais je sais qui le fait... En effet, mardi, en allant chercher des stylos bleus au bureau de fournitures, j'ai dû attendre que le monsieur finisse de guider un livreur, et ai ainsi pu observer à loisir le comptoir. Hé bien, à gauche et à droite, en double donc, deux diplômes trônaient, indiquant qu'il avait gagné le prix Gingko en 2004 et 2006. La feuille de cet arbre asiatique est le symbole du département, cependant le bonhomme n'a pas été récompensé pour son travail, mais... Son assiduité à cette séance plus riche en orge et houblon qu'en gingko.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire